Poésie I
Mihàlis Ganas
Traduit par Michel Volkovitch
2018 — 128 pages — 12 €
ISBN : 979-10-93103-33-4
La poésie de Mihàlis Ganas est hantée par son enfance et les montagnes d’Épire, ce rude paradis perdu. Personnages principaux : lui-même, ses proches, ses ancêtres. Tout un monde ancien parle à travers lui. Ses poèmes sont le précieux dernier écho d’un monde paysan, mi-chrétien mi-païen, dont sa génération aura été le témoin ultime. Il est l’héritier direct des merveilleux chants populaires et de Dionỳsis Solomos, père fondateur de la poésie grecque moderne au XIXe siècle.
Mais notre poète des racines est en même temps branché sur son époque. Il décrit le monde urbain qui l’entoure, il monte et descend l’échelle du temps, dans ses thèmes comme dans ses formes.
Voici donc ses trois premiers recueils : Cène d’angoisse (1978), Pierres noires (1980) et Yànnena la neige (1989), en attendant la suite dans un second volume.
Publié avec le soutien du Centre culturel hellénique.
Pierre qui brille en moi dans la nuit. Là des femmes ont posé un peu leur fardeau, là les oiseaux ont becqueté des silences, quand sous les nuages il ne pleuvait pas et tous retenaient leur souffle. Le nuage baissait, touchant les toits, léchant jusqu'au pied des murs, les coqs égorgés chantaient et toute maison voguait solitaire dans le village arrêté.
Alors des exilés agitaient leur mouchoir. De très loin. Peut-être de l'autre monde.