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L’incorporelle

Poèmes (1943-1986)

Dimìtris Papadìtsas

 

Traduit par Michel Volkovitch

 

2020 — 156 pages — 12 €
ISBN : 979-10-93103-70-9

 

Un tourbillon, un maelstrom, un débordement permanent d’images brûlantes. Un mélange de ténèbres et d’éclairs. Des visions folles, ahurissantes parfois, un pandémonium. Un déchaînement qui cependant n’est pas gratuit. L’ivresse de Papadìtsas est lucide, maîtrisée, intellectuelle autant que sensuelle. Il est l’enthousiaste au sens originel : celui que visite un dieu, et dont l’exaltation peut passer à tort pour de la démence.

 

Ses poèmes sont des méditations ; imprégnés de philosophie (comme la philosophie présocratique l’est de poésie), ils cherchent à tâtons, entre Héraclite et Parménide, mouvement et contemplation, le secret de l’Être. Sa parole, parfois obscure comme celle de la Pythie, baigne en même temps dans la lumière des grands moments de révélation. Il connaît par cœur, on le devine, les Présocratiques, Eschyle, Pindare. Chez aucun poète grec d’aujourd’hui l’Antiquité n’apparaît aussi vivante. Également féru de mathématiques, de physique, de biologie, il semble vivre dans ce temps lointain où poésie, philosophie et science se donnaient la main — aujourd’hui séparées à jamais. En fait, pour lui le temps n’existe pas. Il réunit monde moderne et passé antique au sein d’un même présent.

Le miracle est que cette poésie savante, oraculaire, d’une ambition extrême, ne tombe jamais dans l’emphase, qu’elle soit de bout en bout portée par une sorte d’allégresse juvénile. Peu de poésies sont aussi amoureuses que celle-ci. C’est à une femme aimée que le poète s’adresse avec passion, même si l’on comprend qu’il attend d’elle, tout au long d’un questionnement sans fin, davantage encore que l’union charnelle.

 

Publié avec le soutien du Centre culturel hellénique.

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Danse des astres

 

Dans notre sang brillent des jeunes frégates

Qui lavent de frais le vent à chaque aurore

Combien de platanes avons-nous rêvés

Dans l’oxygène de l’amour

Combien de sources aux messages déments

Se pulvérisent à la pointe du sommeil

 

Les promenades le soir dans les étoiles

Des diamants tombent dans la paume de l’aurore

De ma poitrine problème bien-aimé

Printanier battement d’ailes du rayon de soleil

Qui as fissuré le calme de la terre

Hors des crevasses pourpres s’élancent

Mille arcs-en-ciel.

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