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Poèmes d’un autre

(1977-2002)

 

Stratis Pascàlis

 

Traduit par Michel Volkovitch

 

2022 — 136 pages — 12 €
ISBN : 979-10-93103-90-7

Pascàlis est l’un des derniers poètes grecs, avec ses aînés Ganas et Liondàkis, dont la poésie habite l’espace naturel et fait revivre le monde paysan de leur enfance. Son domaine à lui, c’est Mitilìni, alias Lesbos, l’une des plus belles îles grecques, vaste, mystérieuse, orientale, dont la riche végétation et la sensualité ombrée de mélancolie imprègne ces pages.
Ses poèmes nous promènent dans des campagnes profondes, hantées par des forces archaïques, élémentaires, obscures ; dans des rêves, des visions, des prodiges incertains, des révélations en forme d’énigme, ou alors le silence ; le mystère est partout, avec, souvent, à la fin, une soudaine bouffée d’infini.
Voici un poète grec visionnaire de plus, dont l’œil sait voir « le gouffre en jardin déguisé ». Voici une poésie qu’imprègne le sens du sacré — au sens le plus large. Avec ou sans Dieu, on ne sait : le monde que nous explorons là est sans repères : très ancien et hors du temps, universel et intensément grec, ne serait-ce que par ce mélange intime de souvenirs bibliques et païens. À lire Pascàlis, on comprend à quel point, en Grèce, c’est la poésie elle-même qui est sacrée.

 

Les éditions du Miel des anges sont soutenues
par le Centre culturel hellénique
.

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Nuit, nuit, ô nuit, sans aucun signe perpétuel —
je vois l’infini d’une illusion d’obscurité,
je vois seulement que je ne sais pas voir,
tout est noir ici — alors que doivent être les gouffres,
au-delà des espaces, au-delà des étendues,
que doit être la terre du châtiment, et les ténèbres —
en cette révocation où me mène la pensée,
dans cette matière glacée, dans ces voiles de néant,
ô guides insaisissables d’un char
tombé à jamais dans les ravins obscurs,
tandis que deux yeux surpris et parfaitement aveugles
fixent l’inexistence.

 

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