Traduire en vers ?
Michel Volkovitch
&
Jacques Ancet Camille Bloomfield
André Markowicz Marc Martin
Guillaume Métayer Jean-Luc Moreau
Françoise Morvan Jean-Gaspard Páleníček
Alexandre Pateau Danièle Robert
Pierre Troullier Pierre Vinclair
2024 – 144 pages – 12 €
ISBN : 978-2-494343-16-0
Traduire en vers ?
Cela ne va pas de soi. Ce n’est pas la mode — en France du moins, où depuis longtemps une certaine doxa condamne cette pratique. Il est vrai que versifier, c’est difficile, ça prend du temps…
Certains traducteurs, cependant, font de la résistance. Plusieurs d’entre eux, et non des moindres, se réunissent dans ces pages pour défendre et illustrer leur art, qui vise à faire chanter les poèmes dans notre langue autant que dans l’autre.
Les fragments de traductions-poèmes qu’on nous fait entendre ici le prouvent : c’est possible, c’est bel et bon, c’est un bonheur que de traduire en vers !


Où es-tu ma fraîcheur mon charme
où es-tu ma beauté si pure
Dans Athènes pas une seule femme
n’avait tant d’allure
J’étais mignonne, fallait voir
j’avais la noblesse et tout
Les hommes, je raconte pas d’histoires
je les rendais tous fous
Je me suis mise à aimer une crapule, un camé
qui m’a tout pris, me laissant dans la débine
Il m’a volé mon cœur ma jeunesse mon bonheur
et de chagrin je fume de la cocaïne
Tous m’aimaient les jeunes les vieux
les richards comme les fauchés
les hommes les plus généreux
qu’y a sur le marché
Mes soirées qu’elles étaient chouettes
pleines de vin et de chansons
Tous les jours on faisait la fête
quelle vie de patachon !
Oui mais maintenant je me traîne
je suis une pauvre âme en peine
pasque le regret de ce bonhomme-là me mine
Il m’a tuée ce salaud accro à la coco
Voilà pourquoi je fume de la cocaïne
Pànos Toùndas, 1932
La Grèce de l’ombre
(en deux volumes)
Le Miel des anges, 2017 & 2018