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L’origine de la tristesse

Ilìas L. Papamòskhos

Traduit par Myrto Gondicas & Michel Volkovitch

2023 — 144 pp — 12 €
ISBN 978-2-494343-08-5

Après les pages fulgurantes du Renard dans l’escalier et de La mémoire du bois, Ilìas L. Papamòskhos passe au roman sans quitter l’autobiographie. 
L’origine de la tristesse ? 
Les amours qui font mortellement souffrir. 
La mort du père, de la mère, de la sœur, triple catastrophe. 
Le martyre de la maladie, troisième épreuve, terrible elle aussi.
Cependant toutes ces morts, réelles ou métaphoriques, vont conduire le narrateur à une naissance, qui est le cœur du livre : Ilìas devient Papamòskhos l’écrivain. La consolation, la rédemption par l’écriture, en sauvant le passé menacé d’oubli et de mort, va racheter la vie de l’auteur. 
La mémoire, jusqu’alors, l’auteur l’a explorée à coups d’instantanés, mais à présent c’est seulement la forme longue, tel un film succédant à des photos, qui peut faire sentir l’étendue et l’écoulement du temps, laisser déferler un flot trop longtemps retenu d’émotions et de pensées douloureuses, rendre plus frappantes encore les images qui ponctuent le texte, comme un panorama immense après une longue montée dans des sous-bois obscurs. Dans le roman comme dans les nouvelles, le prosateur Papamòskhos reste le poète que nous avons connu.

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La cuisine, au fond de la salle, me rappela je ne sais pourquoi l’iconostase d’une église, l’escalier l’encerclait, qui montait des deux côtés, l’escalier qui ne menait plus nulle part. Deux placards étaient ouverts avec les barreaux de la rampe en dessous, les placards comme des yeux, les barreaux comme des dents, l’escalier et la cuisine comme le visage d’un mort, dont on n’avait pas fermé les yeux — mais qui a jamais vu l’assassin fermer les yeux du mort ? Et cette vision, des milliers de livres jetés dans la salle, par-dessus la rampe, et 

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